L'oïdium de la tomate
Leveillula taurica et Oidium neolycopersici sont les deux agents responsables de l'oïdium de la tomate. Les maladies des légumes, comme l'oïdium, sont toujours difficiles à maîtriser du fait de leur épidémiologie souvent à caractère explosif. Elles nécessitent donc une protection suivie de la culture, dès lors que différentes conditions sont favorables à leur développement.
- Classe : Leotiomycètes
- Ordre : Erysiphales
- Famille : Leveillula taurica et Oidium neolycopersici
Symptômes de l'oïdium de la tomate
- Leveillula taurica se caractérise par la présence de taches vert pâle à jaunes, à la face supérieure des feuilles basses et d'un duvet blanc sur la face inférieure en vis-à-vis des taches. Les symptômes sont visibles uniquement sur le feuillage.
- Quant à Oidium neolycopersici, il provoque des taches poudreuses sur la face supérieure des feuilles, qui finissent par se dessécher. Les fruits ne sont pas touchés par la maladie.
Biologie et conditions favorables
Il s'agit de deux champignons parasites obligatoires, dont le cycle biologique est assez mal connu :
- Leveillula taurica est un champignon dit "interne", il pénètre à l'intérieur du limbe via la cuticule ou par les stomates, se développe entre les cellules, puis après une vingtaine de jours, des conidiophores émergents à la face inférieure libérant des conidies responsables de la dissémination de la maladie via l'air (courant d'air dans les abris).
Le champignon se développe à des températures voisines de 25°C et une hygrométrie de 70-80%. La présence d'eau liquide semblerait limiter son développement. - Oïdium neolycopersici est un pathogène dit "externe" ou "superficiel". Les contaminations primaires se font via des spores qui germent directement au contact des feuilles. Le champignon poursuit son développement au niveau des cellules épidermiques du limbe. Les taches poudreuses sporulent abondamment et sont disséminés par l'air et les éclaboussures. Son développement est optimal à des températures chaudes et à une hygrométrie inférieures ou égale à 80%, au-delà, sa croissance est ralentit.
Incidence de la maladie
L'oïdium touche les tomates sous-abri, dans toutes les zones de productions, Leveillula Taurica se développe essentiellement en période estivale, alors que O.neolycopersici peut être présent toute l'année. En conditions favorables à son développement, c'est une maladie difficilement contrôlable.
Conservation, sources d'inoculum, dissémination
Les modalités de pérennisation d'une saison à l'autre de l'oïdium sont encore mal connues. Il semblerait que les deux agents puissent se maintenir via différents moyens :
- En se développant sur des plantes hôtes, adventices ou cultivées, par exemple le datura ou les poivrons, aubergines… permettant à la forme mycélienne des deux agents de se conserver d'une saison à l'autre.
- En produisant des organes sexués, cleistothèces. Mais ils n'ont jamais été observés chez O. neo et que très rarement dans la nature chez L. Taurica.
La dissémination des spores en cours de culture est assurée par le vent. Les courants d'air et les opérateurs dans les serres peuvent être des vecteurs de la maladie.
Moyens de lutte contre l'oïdium de la tomate
Mesures préventives
Réaliser un vide sanitaire et désinfecter les structures avant l'implantation d'une nouvelle culture. Eliminer toutes les adventices susceptibles d'être des hôtes potentiels du champignon.
Mesures prophylactiques
- Choix de la parcelle : rotation recommandée, éviter les parcelles à proximité de plantations d’autres solanacées ou celles mal drainées ou trop pourvues en matière organique.
- Conduite culturale : mettre en œuvre toutes les mesures permettant d’éviter l’excès d’humidité (aérer au maximum les abris, privilégier le système d’arrosage au goutte à goutte, programmation de l’arrosage par aspersion adaptée…). Raisonner la fertilisation (éviter les excès). Eliminer régulièrement les débris végétaux présent au sol.
- Entretien de la culture : Eliminer les adventices sensibles à la maladie ainsi que le maximum de débris végétaux en fin de culture. Enfouir profondément les résidus de culture dans le sol.
Lutte chimique
Suivre l’évolution de la maladie (Bulletin de Santé du Végétal ou autre dispositif d’informations) et réaliser un suivi régulier des parcelles.
Objectif visé : protéger les plants le plus tôt possible, une fois déclarée la maladie est difficile à contrôler. Des traitements préventifs sont indispensables en pépinière et en cours de culture durant les périodes à risque et restent le moyen de lutte le plus efficace.
Stratégie de lutte : les programmes de traitements seront définis en fonction du contexte local afin d’adapter au mieux le positionnement des fongicides. En période à risque, le délai entre deux traitements ne devra pas dépasser les 7 à 12 jours selon les produits utilisés. Veiller à alterner les modes d’action des fongicides pour prévenir les risques de résistances.