Les maladies des cucurbitacées
Les cucurbitacées, dont font partie les melons, sont sensibles aux attaques de nombreux pathogènes comme le mildiou, la fusariose, l'oïdium, la cladosporiose et l'anthracnose.
Le mildiou du melon
Symptômes du mildiou du melon
Cette maladie se développe d’abord sur les feuilles les plus âgées puis se propage vers le haut du feuillage en période d’humidité prolongée. Les fruits ne sont pas attaqués directement par le champignon.
Des taches d’un vert clair huileux, de forme plus ou moins diffuse, apparaissent sur la face supérieure des feuilles. Leur forme et leur couleur évoluent dans le temps : d’abord rondes et jaunes pâle, ces taches prennent souvent une forme angulaire délimitée par les nervures, elles brunissent et se nécrosent rapidement. Sur la face inférieure des feuilles, un feutrage gris-brun à violet foncé peut être observé tôt le matin.
Les feuilles gravement atteintes par la maladie finissent par se dessécher entièrement et se recroqueviller vers le haut, sauf en période très humide où les tissus infectés se décomposent et tombent.
Incidence de la maladie
La maladie peut se propager rapidement et causer de lourdes pertes :
- qualité marchande des fruits affectée (petite taille, déformation, échaudure…),
- réduction de rendement,
- et surtout diminution des teneurs en sucre des fruits.
Il est important d’identifier précocement les tous premiers symptômes afin de limiter son impact sur la culture.
Conditions favorables à son développement
Les risques sont importants surtout en plein champ. Pseudoperonospora cubensis apprécie les hygrométries élevées (épisodes pluvieux, périodes de brouillards, rosées prolongées…) et les conditions chaudes. Il peut supporter pendant plusieurs jours de fortes températures diurnes, de l’ordre de 35°-37°C, à condition que les températures nocturnes soient plus fraîches.
L’infection peut se dérouler sur une plage de températures large, entre 5 à 28°C (avec un optimum de 18°à 23°C, 15° à 20°C selon les sources). Elle nécessite la présence d’eau libre (1 à 2 heures d’humectation suffisent). La sporulation a lieu lorsque l’hygrométrie est élevée (proche de 100% pendant au moins 6 heures) à des températures entre 5° et 30°C, l’optimum thermique étant situé entre 15° et 25°C.
Conservation, sources d’inoculum, dissémination
Les modalités de conservation d’une saison à l’autre de ce mildiou sont mal connues : on ignore encore le rôle des oospores issues de la reproduction sexuée. Les sporanges provenant d’autres parcelles seraient à l’origine des contaminations primaires. Leur dissémination est assurée par le vent, courants d’air, projection d’eau, ruissellement, travailleurs et outils utilisés. Les sporanges et zoospores issues de la reproduction asexuée du champignon assurent les contaminations secondaires, responsables du développement explosif de l’épidémie et des dégâts. En conditions favorables, le mildiou peut faire un cycle en 4 à 12 jours.
Les moyens de lutte contre le mildiou du melon
Mesures prophylactiques
- Matériel végétal : contrôler la qualité des plants avant plantation.
- Choix de la parcelle : rotation recommandée, éviter les plantations sur des parcelles mal drainées ou à proximité d’une plantation de cucurbitacées déjà atteintes.
- Conduite culturale : mettre en œuvre toutes les mesures permettant de réduire l’hygrométrie (aérer au maximum les abris, privilégier le système d’arrosage au goutte à goutte, programmation de l’arrosage adaptée…). Raisonner la fertilisation azotée pour éviter les excès. Favoriser une bonne aération de la végétation.
- Eliminer régulièrement les feuilles attaquées et en fin de culture détruire rapidement les débris végétaux en les enfouissant profondément.
Lutte variétale
Pas de variétés résistantes à ce jour mais les variétés ayant une résistance intermédiaire à l’oïdium ont un meilleur comportement lors d’attaque de mildiou par rapport aux variétés sensibles à l’oïdium.
Lutte chimique
Suivre l’évolution de la maladie (Bulletin de Santé du Végétal ou autre dispositif d’informations) et réaliser un suivi régulier des parcelles. Un modèle de prévision des risques élaboré par la Protection des Végétaux est disponible.
- Objectif visé : empêcher la maladie de s’installer sur les parcelles de production. Une protection préventive est indispensable. Une fois installée, il est impossible d’éradiquer la maladie.
- Stratégie de lutte en pépinière : protection préventive des plants afin de garantir un matériel végétal indemne de maladie avec une application par semaine.
- Stratégie de lutte en culture : en début de culture et en période de faible risque, les fongicides de contact multi-sites sont généralement utilisés en application préventive (cadence 7 jours). Après la nouaison et en période de grossissement des fruits, les fongicides à mode d’action uni-sites sont utilisés en préventif à intervalle de 8 à 12 jours selon la pression de la maladie quand les conditions demeurent favorables à la maladie. Veiller à alterner les modes d’action des fongicides utilisés pour prévenir les risques de résistances.