Le phomopsis du tournesol
Phomopsis helianthi est l’agent pathogène responsable du phomopsis qui attaque principalement le tournesol mais qui peut aussi infecter le xanthium. Cette maladie est présente sur l’ensemble des régions cultivatrices de tournesol dans le monde et est considérée comme l’une des plus importantes. En France, même s’il n’est pas présent tous les ans, le risque d’attaques de phomopsis connaît un regain marqué ces dernières années dans le Sud-Ouest et, dans une moindre mesure, dans le Centre-Ouest et la Bourgogne. Il convient donc d’être vigilant et de tout mettre en œuvre pour éviter de s’exposer à des pertes importantes en cas d’attaques graves.
Symptômes du phomopsis du tournesol
Il est important de bien distinguer le phomopsis du phoma qui présentent tous deux des taches sur tige mais qui ont des symptômes et des niveaux de nuisibilité différents.
Symptômes sur feuilles, tiges et capitules
- Les premiers symptômes de phomopsis se manifestent sur la bordure des feuilles sous la forme d’une tache triangulaire brune bordée de jaune dont la pointe progresse par les nervures vers le centre de la feuille.
- Sur la tige, une tache en général de couleur brun-rougeâtre, apparaît à la base du pétiole. En conditions climatiques favorables, elle va jusqu’à encercler la tige, ce qui provoque un échaudage du capitule et la casse de la tige.
- Sur le capitule, de petites taches brunes se forment à l’insertion des bractées ou des petites feuilles du dos du capitule, puis s’étendent progressivement vers la tige. Si la maladie progresse, l’ensemble du capitule peut se sécher prématurément.
Le cycle de vie de la maladie
- Le champignon hiverne sur les résidus de culture à la surface du sol.
- L’inoculum primaire est produit dans les périthèces sur les résidus de récolte lorsque les températures atteignent 10°C après l’hiver.
- Dans des conditions humides, les spores (ascospores) sont libérées par les périthèces et disséminées par le vent ou les éclaboussures de pluie pour causer des infections primaires sur les feuilles.
- Les infections secondaires qui propagent la maladie sont causés par des conidies produites dans les lésions de la tige.
Facteurs favorables au développement du phomopsis :
Les facteurs favorisant l’infection sont des températures élevées ( 25 à 27 °C ) ainsi qu’une forte hygrométrie 90 %
Nuisibilité
La nuisibilité se traduit à la fois par des pertes de rendement et de teneur en huile : il suffit de 10% de taches encerclantes sur les tiges pour perdre de 1 à 3 q/ha et 1 point d’huile.
Une attaque grave peut engendrer jusqu’à 12 q/ha et 4 points d’huile de pertes.
Moyens de lutte contre le phomopsis du tournesol
Agronomique :
Tous les facteurs qui stimulent fortement la végétation favorisent les contaminations par le phomopsis et son développement dans la plante. Il est donc conseillé, dans les parcelles à sols profonds, d’éviter :
- les semis trop précoces,
- les apports d’azote trop élevés,
- les densités de semis trop importantes.
Le phomopsis se conserve dans les résidus de culture. Pour limiter la contamination des parcelles de tournesol voisines l’année suivante, il est conseillé de broyer finement et d’enfouir les résidus de culture après la récolte.
Variétale :
La tolérance variétale est largement employée et constitue un moyen de lutte efficace au travers des variétés résistantes, très peu sensibles ou peu sensibles au phomopsis.
Cependant, même sur des variétés peu sensibles et très peu sensibles, un traitement fongicide en végétation peut être envisagé selon le risque régional, les caractéristiques de la parcelle et le contexte de l'année.
Chimique :
Il est conseillé de privilégier un traitement préventif à un traitement curatif.
Une application à la limite de passage tracteur LPT ( tournesol à 50-60 cm) est possible et peut-être combinée à l’ajout de bore.
Ce traitement se raisonne en priorité selon le risque phomopsis, la largeur du spectre des produits actuels permet néanmoins de cibler aussi le phoma et d’obtenir un gain de rendement significatif.