Evolution de la classification HRAC : des lettres aux chiffres

Depuis le 1er mars 2021, les modes d’action herbicides, symbolisés par des lettres et connus du monde agricole, évoluent et sont maintenant représentés par des chiffres. L’arrivée de nouvelles substances actives, la meilleure compréhension des modes d’action et la volonté d’uniformiser différentes classifications à l’échelle mondiale ont poussé le comité HRAC* à mettre à jour cette classification.

*Herbicide Resistance Action Committee

Le comité international Herbicide Resistance Action Committee (HRAC) travaille et communique sur la gestion de la résistance des adventices aux herbicides. Pour cela, il classe les herbicides en fonction de leurs modes d’action. Ce classement a évolué en 2021; jusqu’ici symbolisés par des lettres, les modes d’action herbicides sont maintenant identifiés par des nombres.

Pourquoi ce changement de classification HRAC ?

  • Pour avoir plus de latitude concernant le nombre de groupes avec des modes d’action différents.
  • Pour apporter les modifications découlant d’une meilleure connaissance des modes d’action herbicides, et de la volonté d’harmoniser les groupes HRAC avec le classement américain WSSA.

En parallèle de ces motivations, le comité souhaite actualiser plus fréquemment le contenu de ses publications. En effet, la dernière mise à jour datait de 2010 ; elles intègrent tous les usages des herbicides dans le monde (agriculture, gazon, golf...).

Quels sont les bénéfices de cette évolution de la classification HRAC ?

Les substances actives sont classées en fonction de leur action dans la plante (cible biochimique ou voie de synthèse), c’est ce que l’on appelle “un mode d’action”, ou encore “groupe”. Chaque groupe et son mode d’action sont symbolisés par un nombre.

  • Une classification dynamique, avec une actualisation plus fréquente et donc plus en phase avec la réalité des substances actives du marché.
  • La création de nouveaux modes d’action (nouvelles substances actives), l’affectation ou la réaffectation les substances actives à leur nouveau mode d’action ou une nouvelle famille chimique, et la suppression des substances actives qui ne sont plus homologuées dans le monde.

Concrètement, 4 nouveaux modes d’action et 15 nouvelles substances actives ont été ajoutés en 2020.

Pour vous aider dans l’alternance des modes d’action durant la phase de transition entre l’ancienne et la nouvelle classification HRAC, BASF a mis en place un code couleur à l’aide de pastilles que vous retrouverez dans nos différentes communications.

Actualisation de la classification HRAC dans le monde : que faut-il retenir pour l’agriculture en France ?

Le flufenacet et le prosulfocarbe se retrouvent dans le même groupe : faut-il modifier les pratiques ?

En effet, les anciens groupes K3 (flufenacet) et N (prosulfocarbe) sont regroupés dans le même groupe 15 car ils agissent sur la même voie de synthèse des acides gras. Toutefois, les cibles biochimiques (protéines) visées par ces deux substances actives sont différentes, et elles n’appartiennent pas aux mêmes familles chimiques. Les recommandations d'utilisation de ces 2 substances actives en association ou programme, restent conformes à la bonne gestion de la résistance.

2 nouvelles substances actives parmi les 15 sont en cours d’évaluation européenne :

  • Le cinmethylin (nom scientifique de la substance active Luxi-D) forme à lui seul le nouveau mode d’action : groupe 30
  • La bixlozone qui rejoint la clomazone dans le groupe 13

Pour vous aider durant cette période de transition, les deux codes HRAC (ancien/lettre et nouveau/chiffre) seront indiqués sur nos étiquettes herbicides. Vous pourrez ainsi vous assurer d’alterner les modes d’action grâce à cet étiquetage.

La résistance des bioagresseurs (maladies, adventices, ravageurs) à certains produits phytosanitaires est un sujet de préoccupation majeur pour tous les professionnels de l’agriculture. Pour prévenir et gérer le développement des résistances, il est essentiel de bien en connaître les mécanismes.

La résistance aux matières actives phytosanitaires fait appel à des mécanismes biochimiques, physiologiques ou comportementaux pouvant être très complexes. Attention, tout échec au champ n’est pas synonyme de résistance ; un diagnostic doit être établi au laboratoire.

Savoir comment les matières actives des produits phytosanitaires agissent sur le métabolisme et les fonctions vitales des bioagresseurs constitue un atout quand on veut adopter une stratégie volontariste de gestion des modes d’action. Aperçu des principaux modes d’action fongicides, insecticides et herbicides.

L’évolution de la sensibilité aux fongicides de certains champignons pathogènes suscite de légitimes inquiétudes. Elle n’est pourtant pas une fatalité. Il est possible de préserver l’efficacité des modes d’action fongicides en respectant quelques principes simples… c’est ce que l’on appelle « gérer les modes d’action ».

Pour limiter le développement des résistances aux herbicides, il est plus que jamais nécessaire de raisonner son désherbage dans le cadre de la rotation, en intégrant les bonnes pratiques agronomiques et en gérant correctement les modes d’action herbicides.

La moindre sensibilité aux matières actives insecticides développée par certains ravageurs n’est pas une fatalité. Il est possible de lutter contre ce phénomène en articulant mesures prophylactiques et gestion raisonnée des modes d’actions insecticides.

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