Une parcelle d'agroécologie appliquée
Recréer un système cultivé qui s’équilibre à la manière des écosystèmes naturels : voilà tout l’objet de la parcelle agroécologique plantée il y a deux ans par l’IFV à Montreuil-Bellay (49). Un dispositif qui se veut à la fois un lieu d’expérimentation et une source d’inspiration pour les vignerons. Sur le terrain, les blocs de vigne sont séparés par des lignes d’arbres et entourés de haies. Une plantation de chênes truffiers couronne le tout. Le sol est couvert à 100%.
Réintroduire une diversité d’espèces, c’est la clé de l’agroécologie. À MontreuilBellay, chaque élément a été retenu en fonction du rôle qu’on attend de lui, en co-constuction avec un groupe de vignerons et techniciens de la région. Par exemple, « les chênes truffiers peuvent servir de réservoir pour Ampelomyces quisqualis, un champignon hyper parasite de nombreux oïdium, dont celui de la vigne », explique David Lafond, chargé du projet à l’IFV. Pour les couverts, plusieurs types de végétaux ont été choisis : pour constituer un réservoir de faune auxiliaire dans l’inter-rang, pour limiter la concurrence avec la vigne sous le rang, etc. Les couverts doivent aussi limiter les éclaboussures et donc, les contaminations par le mildiou.
D’autres leviers ont été actionnés : taille minimale pour diminuer la sensibilité aux maladies, traitement avec panneaux récupérateurs pour diminuer l’impact des traitements sur les plantes de service, etc. Prise isolément, aucune de ces mesures n’est suffisante. C’est l’ensemble qui doit aider à diminuer l’usage des produits phytosanitaires. À ce sujet, des règles de décision ont été définies. « En premier lieu, nous nous laissons la possibilité de ne pas traiter, en fonction de la météo mais aussi des observations sur la parcelle », explique David Lafond. Puis, l’utilisation de SDN (stimulateurs de défenses naturelles) et/ou du biocontrôle est envisagée. Le recours aux produits phytosanitaires conventionnels n’est pas exclu, si nécessaire.