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Ravageurs de la vigne : identifier combattre les nuisibles de votre vignoble

Cicadelle de la flavescence dorée

La cicadelle (Scaphoideus titanus) est un ravageur redouté des viticulteurs car elle est le vecteur de la flavescence dorée, une maladie de quarantaine qui peut entraîner l’arrachage de la parcelle. De l’ordre des homoptères (comme la cigale), L’adulte, de forme allongée, marbré de brun et de jaune, mesure de 6 à 7,5 mm. Il est précédé de cinq stades larvaires aptères. Au stade 1, la larve est jaune pâle, aux stades 2 et 3, elle tire sur le jaune et porte à l’extrémité de l’abdomen deux points noirs caractéristiques. Progressivement, les larves des stades 4 et 5 se pigmentent sur l’abdomen, puis sur le thorax.

S. titanus est une espèce univoltine qui hiverne à l’état d’œuf dans l’écorce des bois de vigne. Les œufs éclosent au printemps. Dans des conditions naturelles les cinq stades larvaires se succèdent tous les 10 jours. Au bout de 6 à 8 semaines, les premiers adultes ailés apparaissent (mi-juillet). La période d’éclosion est toujours étalée sur plusieurs semaines. Plusieurs stades larvaires sont donc présents en même temps avec des adultes à partir de juillet. C’est en août et septembre que les pontes sont les plus nombreuses.

La cicadelle peut être porteuse de l’agent pathogène de la flavescence dorée. Celui-ci se présente sous la forme d’un phytoplasme, agent biologique persistant qui provoque la mort du cep contaminé au bout de deux ans.

Une larve devient vectrice en se nourrissant sur une vigne déjà malade. A partir de ce premier repas, le phytoplasme circule et se multiplie dans le corps de l’insecte qui devient lui-même infectieux au bout d’un mois. A partir de ce moment, il le demeure et peut contaminer d’autres pieds de vigne à chaque prise de nourriture.

S. titanus est considéré comme étant inféodé à la vigne sur laquelle il accomplit tout son cycle. Les larves et l’adulte se nourrissent de sève par piqûre de la face inférieure des nervures des feuilles.

Du fait de la gravité de la maladie et de son impact économique, la lutte est obligatoire dans les vignobles où elle est identifiée. Elle comprend différents volets :

  • Mesures prophylactiques : brûlage des bois de taille, épamprage, élimination des ceps malades, des vignes abandonnées et des repousses de vignes sauvages.

  • Mesures réglementaires : arrêtés ministériels définissant les traitements obligatoires pour la protection du matériel de plantation (pépinières) et pour celle des vignobles.

  • Lutte chimique : elle consiste à combattre la cicadelle vectrice en appliquant un programme de 2 à 3 traitements couvrant la période d’activité de l’insecte (un mois après les premières éclosions jusqu’à l’été).

  • Lutte biologique : des recherches sont en cours, en particulier sur l’utilisation d’ennemis naturels, prédateurs ou parasitoïdes.

Cochylis (tordeuse ou ver de la grappe)

La cochylis (Eupoecilia ambiguella) est un lépidoptère appartenant à la famille des tordeuses ou vers de la grappe. Les chenilles de la deuxième génération perforent les grains de raisin, favorisant l’installation de la pourriture grise et d’autres pourritures secondaires. Le papillon mesure 6 à 7 mm de long et 12 à 15 mm d’envergure : il est légèrement plus grand que l’ eudémis . Très facile à reconnaître, grâce à sa couleur jaune ocre et à ses ailes antérieures barrées d’une bande marron très foncé. L’œuf, de la forme d’une lentille, mesure 0,75 à 0,90 mm de diamètre. Gris-jaune à la ponte, il présente des taches orange en vieillissant.

Durant l’embryogénèse apparaît une tache noire caractéristique de la tête de la future chenille en formation. La larve possède une tête foncée et des soies insérées sur des rangs de verrucosités marron foncé. Elle est peu mobile.

La larve de cochylis hiverne sous forme de chrysalide sous les écorces du cep, dans la fente des piquets.

Les papillons de la première génération volent de début avril à début mai/mi-mai (vignobles sud) et de fin avril/début mai à fin mai/début juin (vignobles nord). Il existe une bonne corrélation entre le pic de vol et le stade 3 à 6 feuilles de la vigne. Après accouplement, chaque femelle dépose ses œufs sur feuilles et boutons floraux en une quinzaine de jours. La durée d’incubation varie entre 8 et 15 jours selon les conditions.

La larve a réalisé son développement complet au bout de 20 à 25 jours. La jeune chenille confectionne des glomérules qui apparaissent mi-mai (vignobles sud) et fin mai (vignobles nord) : elle agglomère les boutons floraux à l’aide d’un fil soyeux.

Les papillons de deuxième génération volent entre fin juin et début juillet et pendant environ un mois. Les pontes de seconde génération sont déposées sur les baies vertes, la durée d’incubation varie de 7 à 10 jours. Après éclosion, la chenille pénètre dans un grain au point de contact entre deux grains. Son développement dure entre 20 et 25 jours, au cours duquel elle peut endommager plusieurs grains, occasionnant des blessures, portes d’entrée à la pourriture grise et les pourritures secondaires.

La cochylis est polyphage, elle est capable de se développer sur une trentaine d’espèces végétales différentes, dont les groseilliers, les frênes, les cassissiers…

La première génération de chenilles perfore les boutons floraux et dévore les pièces florales. Cela peut conduire à un dessèchement, voire un avortement des boutons. Mais les dégâts sont considérés comme généralement négligeables.

Les chenilles vont se nymphoser pour donner les papillons de la deuxième génération, lesquels vont donner à leur tour des chenilles. Cette deuxième génération de chenilles occasionne des blessures par perforation des grains, entraînant l’écoulement de jus sucré, ce qui favorise l’installation de la pourriture grise (Botrytis cinerea) et d’autres pourritures secondaires, telles que les pourritures responsables de goûts moisis terreux.

La lutte contre les vers de la grappe comprend plusieurs aspects :

  • Le suivi biologique : l’utilisation en réseau de pièges sexuels ou alimentaires permet de suivre le déroulement des vols.
  • La modélisation : des modèles de prévision existent et vont, avec le suivi biologique, permettent de déterminer le bon positionnement des traitements.
  • La lutte biologique : elle passe par la méthode de la confusion sexuelle ou par l’utilisation d’insecticide biologique (à base de Bacillus thuringiensis ou de pyrèthres naturels).
  • La lutte chimique : elle fait appel à des insecticides appliqués en préventif des pontes, des éclosions ou sur les jeunes larves.

Eudémis (tordeuse ou ver de la grappe)

L’eudémis (Lobesia botrana) est un lépidoptère appartenant à la famille des tordeuses ou vers de la grappe. Les chenilles des deuxième et troisième générations perforent les grains de raisin, favorisant l’installation de la pourriture grise et d’autres pourritures secondaires. Le papillon mesure de 5 à 8 mm de long et de 10 à 13 mm d’envergure : il est légèrement plus petit que cochylis . Il possède une touffe d’écailles sur la partie dorsale du thorax. Les ailes antérieures sont bleutées avec des taches sombres et les ailes postérieures sont grises.

L’œuf, de la forme d’une lentille, mesure 0,65 à 0,78 mm de diamètre. Jaune à la ponte, il devient gris translucide en vieillissant.

Durant l’embryogénèse apparaît une tache noire caractéristique de la tête de la future chenille en formation.

La larve a une coloration pouvant aller du jaune-vert au brun clair. Elle est très mobile.

L’eudémis hiverne sous forme de chrysalide sous les écorces du cep, dans la fente des piquets.

Les papillons de la première génération volent de début avril à début mai/mi-mai (vignobles sud) et de fin avril/début mai à fin mai/début juin (vignobles nord). Chaque papillon vit de 7 à 12 jours, mais du fait des étalements des éclosions selon les différents secteurs d’un même vignoble, le vol peut durer de 4 à 6 semaines. Puis il y a ponte d’œufs isolés sur bouton floral, le pédicelle, les bractées. L’incubation dure de 7 à 15 jours. La jeune chenille confectionne des glomérules qui apparaissent mi-mai (vignobles sud) et fin mai (vignobles nord) : elle agglomère les boutons floraux à l’aide d’un fil soyeux.

Le vol de deuxième génération débute fin mai/début juin et se termine début juillet (vignobles sud) et s’étale de mi-juin à fin juillet/début août (vignobles nord). Il dure de 3 à 5 semaines. L’émergence des papillons étant groupée, ce vol est plus court que celui de la première génération. Les femelles fécondées pondent sur des baies au stade « petit pois ». L’incubation est plus courte en raison des conditions climatiques : de 4 à 6 jours. Le stade baladeur des chenilles est plus ou moins bref selon les conditions climatiques. Les chenilles se nourrissent en creusant des galeries sous l’épiderme des baies.

Le vol de troisième génération, complet dans les vignobles méridionaux, s’amorce fin juillet et s’achève sur septembre. On a pu observer un début de quatrième génération dans certains vignobles lors de débuts d’automne favorables. Les perforations faites par les chenilles ont le même impact que celles de deuxième génération en favorisant le développement de la pourriture grise. Entre septembre et octobre, les chenilles issues de la deuxième ou troisième génération se nymphosent en donnant des chrysalides diapausantes pour passer l’hiver.

Bien que l’eudémis soit polyphage, il est considéré comme un ravageur permanent de la vigne, à laquelle il est bien adapté.

La première génération de chenilles perfore les boutons floraux et dévore les pièces florales. Cela peut conduire à un dessèchement, voire un avortement des boutons. Mais les dégâts sont considérés comme généralement négligeables.

Les chenilles vont se nymphoser pour donner les papillons de la deuxième génération, lesquels vont donner à leur tour des chenilles. Cette deuxième génération de chenilles, puis de la même façon celle de troisième génération, occasionnent des blessures par perforation des grains, entraînant l’écoulement de jus sucré, ce qui favorise l’installation de pourriture grise (Botrytis cinerea) et d’autres pourritures secondaires, telles que les pourritures responsables de goûts moisis terreux ou de la production d’OTA (ochratoxine A).

La lutte contre les vers de la grappe comprend plusieurs aspects :

  • Le suivi biologique : l’utilisation en réseau de pièges sexuels ou alimentaires permet de suivre le déroulement des vols.
  • La modélisation : des modèles de prévision existent et vont, avec le suivi biologique, permettre de déterminer le bon positionnement des traitements.
  • La lutte biologique : elle passe par la méthode de la confusion sexuelle ou par l’utilisation d’insecticide biologique (à base de Bacillus thuringiensis ou de pyrèthres naturels).
  • La lutte chimique : elle fait appel à des insecticides appliqués en préventif des pontes, des éclosions ou sur les jeunes larves.

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