La biologie des maladies du bois
Les maladies du bois sont le résultat de phénomènes complexes encore mal connus. On sait cependant que les agents pathogènes se transmettent essentiellement par voie aérienne et pénètrent par les plaies laissées après la taille, qui sont la porte d’entrée majeure des pathogènes, et ce, chaque année.
Les agents pathogènes pionniers, pénètrent chaque année dans les vaisseaux du bois suite à la taille. Ils se développent et colonisent progressivement les différents tissus du pied de vigne. Petit à petit, ils perturbent la remontée de la sève dans les bois en obstruant les vaisseaux qui la véhiculent. Les zones sans flux de sève meurent. Les symptômes n’apparaissent que 5 à 8 ans après le début des contaminations.Dans la forme apoplectique de l’esca (une des maladies du bois), l’expression des symptômes se déroule avec une intensité plus forte et une rapidité foudroyante. Le pied meurt en quelques jours.
Les conditions favorables
- Des températures comprises entre 20 et 30°C en présence d’une humidité supérieure à 60 % sont propices au développement des maladies du bois. Les températures très chaudes l’été peuvent favoriser la forme apoplectique de l’esca.
Les facteurs du milieu jouent un rôle encore mal compris et les différents pathogènes peuvent avoir des exigences et des réponses qui ne sont pas homogènes.
- Certains cépages sont aussi plus sensibles aux maladies du bois que d’autres, c’est le cas par exemple de l’ugni blanc, du nielluccio, du trousseau, du savagnin, du riesling, du cabernet sauvignon, ou encore de l’auxerrois.
- Il faut savoir également qu’un même cépage peut avoir un comportement différent selon son implantation géographique. C’est probablement en lien avec les facteurs du milieu, ou peut-être avec les pratiques régionales de taille ou plus généralement de conduite du vignoble.
- Enfin, des tailles trop mutilantes (absence de chicot), telles que pratiquées il y a encore peu de temps, favorisent le développement de ces maladies.
Le retour à des tailles décrites au début du XXème siècle par Poussard (taille guyot Poussard), contribuent à limiter le développement des maladies ou à retarder leur expression, notamment par la mise en place d’une taille respectueuse des flux de sève à l’intérieur du tronc.
Il semble cependant que comme toutes les techniques mises en œuvre, celle-ci n’est pas suffisante pour solutionner le problème… Globalement, le modèle le plus efficace à ce jour sera une addition des techniques qui agiront de manière complémentaire.