Favoriser les auxiliaires par conservation des habitats
Les auxiliaires sont nombreux au vignoble : une étude* réalisée par BASF et le laboratoire d’entomologie Flor’Insectes a permis d’identifier 800 espèces différentes dont plus de 85% sont des auxiliaires.
En vidéo – Comment les viticulteurs veillent-ils au maintien de la biodiversité au vignoble ?
Daniel Klack, Gregory Brunel et Louis De Faramond, trois viticulteurs, témoignent dans le cadre du programme Parlons Vrai Parlons Vigne sur leurs pratiques en faveur de la biodiversité au vignoble.
Daniel Klack :
« Alors on utilise aussi du biocontrôle en produit et après sur d'autres ravageurs on a utilisé cette année aussi les Rak® : les phéromones, la confusion sexuelle comme on appelle ça. On le fait sur Riquewihr et sur tous les alentours : on a 1200 hectares qu'on a confusé cette année et qui nous ont permis déjà d’éviter un passage pesticide ( avec le climat qu’il y avait, ce n’était pas évident de passer au niveau des vignes). On innove chaque année, on essaye de préserver et de ramener de la biodiversité au niveau du vignoble, et tous les vignerons participent vraiment pleinement à cette évolution majeure pour les années à venir. »
Gregory Brunel :
« On est en train de développer des cabanes à mésanges qu’on place dans les parcelles ou en bordure de parcelle, et des cabanes à chauve-souris aussi, qui nous permettent de lutter contre les ravageurs qu’on a ici au vignoble. »
Louis De Faramond :
« La confusion sexuelle, on l’utilise et 3 fois oui j’ai envie de dire ! Grâce à cela on est sortis de l’utilisation des insecticides, si ce n’est des traitements particuliers comme la flavescence. Mais la confusion sexuelle à un impact très positif à tous niveaux : que ce soit l’application, l’utilisation, les résultats liés quand même à l’efficacité de ce produit.
Surtout, la confusion sexuelle a pour réel intérêt qu’elle ne tue pas. Elle va cibler de façon précise un individu donné, une espèce donnée pour limiter non pas son temps de vie mais sa capacité à se reproduire, donc la vie des papillons n’est pas raccourcie c’est juste que durant leur temps de vie on a stoppé l’opportunité que mâle et femelle se rencontrent par utilisation de ces phéromones femelles. Le mâle est alors un peu perdu quand il vol au-dessus du vignoble, et va mourir naturellement sans avoir pu transmettre sa génétique, et les petits vers qui viennent manger toutes les grappes. Donc on est très satisfaits de ces produits sur le marché. »
Les infrastructures agroécologiques (haies, inter-rangs enherbés, fossés et tournières) vont servir de gîte, de couvert et de refuge pour ces auxiliaires.
- Favoriser leur développement, c’est pérenniser la richesse naturelle des parcelles. BASF conseille par exemple sur le choix des espèces végétales et la localisation optimale des bandes enherbées fleuries.
Le choix des techniques de lutte contre les ravageurs est également essentiel.
- Les parcelles de vigne en stratégie de lutte Rak® ont significativement plus d’auxiliaires sur le feuillage que les parcelles témoins non confusées.
Ces leviers sont complémentaires : la biodiversité sera encore plus abondante dans une parcelle associant les Rak® et infrastructures agroécologiques dont la présence d’une haie en bordure.
Lors d’une perturbation, comme une fauche ou un traitement, dans les paysages complexes et diversifiés, les auxiliaires reviennent très vite coloniser le milieu. Ainsi, malgré des traitements parfois nécessaires (ex : lutte obligatoire contre la cicadelle de la flavescence dorée), la biodiversité se maintient à un niveau élevé. Ce type de vignoble présente une bonne résilience écologique.
Biodiversité utile : pérenniser la richesse naturelle
Les auxiliaires au vignoble
Chrysopes, hyménoptères parasitoïdes, araignées et carabes sont les principaux ennemis naturels des ravageurs de la vigne.
Cette entomofaune est très efficace :
Chrysopes | Hyménoptères parasitoïdes | Araignées | Carabes |
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Une femelle chrysope peut pondre jusqu’à 1000 œufs et chaque larve peut consommer plusieurs centaines de proies durant sa vie. | Le Campoplex Capitator (hyménoptère) peut parasiter jusqu’à 66% des chenilles d’Eudémis en G1. | Les carabes sont très voraces. Les gros carabiques peuvent manger 3,4 fois leur poids/jour. | On estime de 10 à 20% la capture des tordeuses grâce aux araignées tisseuses de toiles. |
Certification HVE : les leviers des itinéraires BASF en Vigne
Les indicateurs HVE actionnés pour gagner des points
Volet « stratégie phytosanitaire » :
- IFT herbicide : l’enherbement des inter-rangs favorise la biodiversité utile et limite l’usage des herbicides.
- IFT hors herbicide : la gestion raisonnée des produits phytosanitaires avec notamment l’usage des OAD ou l’usage de produits de biocontrôle comme Roméo®, permettent de n’intervenir que si nécessaire, de moduler les doses de produits conventionnels, voire de positionner des biocontrôles seuls sur certaines périodes.
- Utilisation de méthodes alternatives à la lutte chimique (avec les RAK® mais sont également intégrés dans cet indicateur l’implantation de couverts inter-rangs, les interventions manuelles ou mécaniques comme l’épamprage ou l’éclaircissage si elles remplacent une intervention chimique).
- Pourcentage de surfaces non traitées / SAU (les IAE comme les bandes fleuries, les bandes tampons, les haies, les fossés sont considérées comme surface non traitée. Idem pour les ZNT).
Tous ces éléments s’ajoutent au gain d’IFT pour gagner des points dans le volet phytosanitaire.
L’approche globale BASF peut également faire gagner des points sur les volets « biodiversité » et « fertilisation » :
Volet « biodiversité » :
- Pourcentage de SAU en IAE (infrastructures agroécologiques).
Volet « fertilisation » :
- Part des surfaces en légumineuses seules ou associées dans la SAU (avec la mise en place de couverts végétaux ou de bandes fleuries avec présence de légumineuses dans les interrangs).
- Couverture hivernale des sols.