L’ambroisie à feuilles d’armoise
L’ambroisie à feuille d’armoise (Ambrosia artemesiifolia) est une mauvaise herbe originaire d’Amérique. Invasive et hautement allergène, cette plante herbacée annuelle trouve son foyer d’origine en France en région Rhône-Alpes et s’étend petit à petit à d’autres régions. Sa prolifération pose à la fois un problème de santé publique et un problème agronomique. 3 moyens de lutte sont possibles : la lutte prophylactique, la lutte chimique et la lutte mécanique.
L’ambroisie, qu’est-ce que c’est ?
L’ambroisie à feuille d’armoise (Ambrosia artemesiifolia) est une plante invasive, très présente dans le Sud-Est, le Sud-Ouest et le Centre-Ouest et qui s’étend petit à petit à de nouvelles régions en France.
Cette adventice est très redoutable de part ses différentes caractéristiques :
- Levée très échelonnée : L’ambroisie lève de manière très échelonnée de mars à septembre ce qui complexifie la lutte ;
- Fort pouvoir de multiplication : L’ambroisie a une capacité de production de graines très importante, jusqu’à 6000 graines / pied / an ;
- Forte persistance des graines dans le sol : On estime que les graines peuvent rester viables dans le sol pendant 30 à 40 ans ;
- Nuisibilité très forte : Le pollen, très allergène, pose des problèmes de santé publique. Sur le plan agronomique, l’ambroisie a un pouvoir de compétition très élevé à l’égard du tournesol (adventice pouvant atteindre 1m50). En cas de forte infestation perte de rendement totale.
Comment reconnaître l’ambroisie ?
La plante est reconnaissable de part la forme particulière de ses feuilles :
- Très découpées, larges et opposées à la base des tiges, plus étroites et alternes vers le sommet ;
- Même couleur verte sur chaque face ;
- Pas d’odeur quand on la froisse.
Autres indices : sa tige est velue, rougeâtre, très ramifiée à la base et présente un port buissonnant
Attention ! Ne pas confondre avec l’armoise commune dont la face inférieure des feuilles est gris-blanc argenté ou avec l’armoise annuelle qui présente une très forte odeur quand on la froisse.
L'ambroisie : un fléau de santé publique et d'agronomie
Introduite involontairement au XIXe siècle dans la région Rhône-Alpes, l’ambroisie a progressivement envahi les départements voisins. Elle occupe aujourd’hui un vaste territoire allant de la Provence à la région Poitou-Charentes.
Cette plante est devenue un fléau aussi bien en termes de santé publique que d’agronomie. D’une part, elle peut se développer à très forte densité dans les cultures de printemps, notamment dans le tournesol et le soja ; d’autre part, à la fin de l’été, son pic d’émission de pollen provoque des allergies qui affectent de 6 à 12% de la population selon les zones géographiques.
Pour limiter l’expansion de l’ambroisie, les pouvoirs publics ont rendu sa destruction obligatoire avant le stade de la pollinisation et l’ont inscrite dans le plan national santé environnement (PNSE) dans le cadre des actions de lutte contre les allergies.
north_east Accéder à l'Observatoire des ambroisies du Ministère des Solidarités et de la Santé
Comment lutter contre l'ambroisie ?
Le moyen de lutte le plus efficace contre l’ambroisie est de combiner la lutte prophylactique, les luttes mécanique et chimique.
Lutte prophylactique
- Allonger les rotations : l’ambroisie est une adventice de printemps, le fait d’allonger la rotation en introduisant notamment des cultures d’automne, comme le blé tendre d’hiver ou le colza, va perturber l’ambroisie. En effet, les cultures d’automne ont un cycle cultural complètement différent de celui de l’ambroisie ;
- Déchaumer : gérer l’interculture en particulier après une culture d’été est très important parce que l’ambroisie va se développer à l’intérieur des chaumes ;
- Nettoyer soigneusement le matériel : afin d’éviter de disséminer les graines d’une parcelle à l’autre il est essentiel de nettoyer le matériel de récolte. De plus, en cas d’infestation, récolter les parcelles les plus touchées en dernier.
Lutte mécanique
- Herse étrille et houe rotative : passage possible jusqu’au stade cotylédons (maximum) de l’ambrosie ;
- Bineuse
Lutte chimique
Jusqu’ici, pour lutter contre l’ambroisie dans la culture du tournesol, les agriculteurs disposaient d’une seule solution herbicide, utilisable en post-semis pré-levée, qui ne garantissait pas une maîtrise des populations.
Avec les solutions Clearfield® et Clearfield®Plus, le traitement en post-levée est devenu possible et beaucoup plus efficace. Avantage : on ne traite que si l’ambroisie est présente. Couplée à un binage mécanique, cette solution se révèle très performante et économique.
- Passat® Plus : permet de gérer l’ambroisie et la flore classique ;
- Infestation moyenne à forte : réaliser un programme de pré puis post-levée ;
- Pré-levée : herbicide à base de métobromuron + renfort Atic® Aqua ou Dakota® P
- Post-levée :
- Passat® Plus à 2 l/ha au stade 4-6 feuilles des ambroisies les plus développées, 95% d’efficacité (4 essais)
- Passat® Plus à 2 x 1 l/ha au stade 2-4 feuilles des ambroisies les plus développées
Lutte combinée : chimique et mécanique
- En post-semis / pré-levée : utiliser un herbicide efficace contre l’ambroisie suivi d’un binage en post-levée quand le tournesol a levée, sous réserve qu’il ne pleuve pas dans les 2-3 jours suivants ;
- Possibilité de compléter le programme avec application du Passat® Plus à 2 L/ha ou en fractionnement 2 x 1 L/ha à 8-10 jours d’intervalle.