Le désherbage du soja
Désherbage en pré-levée ou en post-levée, combinaison des deux, sans oublier les pratiques agronomiques préventives : aujourd’hui le producteur de soja dispose d’une gamme de solutions étendue pour raisonner le désherbage de ses parcelles.
1. Identifier les adventices cibles
Une stratégie de désherbage efficace sur le long terme doit s’inscrire impérativement dans la rotation. Elle suppose une connaissance de l’historique des parcelles concernées. La première étape du désherbage du soja consiste donc à identifier les adventices qui, à l’échelle de chaque parcelle, posent un problème tout au long de la rotation. Ce sont elles que le désherbage ciblera dès la première culture de la rotation. En cas de flore très diversifiée, on définira des priorités de lutte. La flore adventice du soja est assez proche de celle qu’on observe dans les parcelles de maïs et de tournesol.
Les principales mauvaises herbes du soja
- Les graminées estivales : digitaires, panic pied-de-coq...
- Les dicotylédones classiques : amarante, chénopodes, morelle, renouée persicaire...
- Les dicotylédones difficiles : ambroisie, datura, lampourde...
- Les dicotylédones diverses : matricaire, ravenelle...
north_east La flore adventice du soja (avec Infloweb)
2. Les pratiques agronomiques préventives
Avant tout traitement herbicide, on recourra aux pratiques agronomiques qui limitent le développement de la flore adventice. Parmi les plus efficaces, on peut citer :
- L’alternance de cultures d’hiver et de printemps, qui perturbe le cycle des mauvaises herbes.
- Le labour tous les deux ou trois ans, pour enfouir le stock semencier superficiel : une pratique efficace sur les graines à faible durée de vie, de type graminées estivales.
- Le faux-semis, pour favoriser la levée des adventices et leur destruction avant le semis de la culture (efficace contre ambroisie, ray-grass, tournesol sauvage…). Il est particulièrement adapté au soja, car il retarde peu la date de semis.
3. Choisir sa stratégie de désherbage
Le choix de la stratégie de désherbage du soja dépend du type de flore adventice présente sur la parcelle, de sa densité et des contraintes d’organisation du travail sur l’exploitation.
- En situation de flore classique (chénopodes, morelles, amarantes, …) ou dans les parcelles faiblement infestées, notamment en graminées estivales, le désherbage pourra se résumer à une application de pré-levée, ou éventuellement à une ou deux applications de post-levée.
- Dans les parcelles les plus infestées et/ou en présence d’adventices difficiles (ambroisie, lampourde/xanthium, datura ou tournesol sauvage), on combinera les deux approches pour une meilleure efficacité finale.
4. Le désherbage de pré-levée
Pour qu’il soit efficace, le désherbage de pré-levée du soja réclame certaines conditions :
- Sol propre et correctement préparé : pas de mauvaises herbes déjà levées ni de grosses mottes au moment de l'application herbicide.
- Humidité du sol au moment du traitement et pluie dans les 10 jours qui suivent l’application : indispensable pour une bonne efficacité avec les produits racinaires utilisés en pré-levée.
- Application rapide après le semis : obligatoire pour une bonne sélectivité.
5. Le désherbage de post-levée
Les avantages d’un désherbage de post-levée sont nombreux.
- Désherbage à vue : il s’effectue sur des adventices déjà levées, ce qui permet de n’intervenir qu’en cas de nécessité.
- Large spectre d’efficacité : les herbicides de post-levée permettent de contrôler de nombreuses mauvaises herbes (graminées et dicotylédones). Certains permettent de résoudre des impasses techniques de la pré-levée en apportant une efficacité de bon niveau contre l’ambroisie, la lampourde ou le bident.
- Souplesse et sécurité : même en conditions de dol sec, ces herbicides gardent leur efficacité.
- Rentabilité : l’investissement herbicide se fait à bon escient, lorsque le soja réussit sa levé.
- Organisation : l’agriculteur peut choisir la date d’intervention en fonction du stade des adventices et des conditions météorologiques.