La grosse altise
La grosse altise apparaît en septembre dans les parcelles de colza où elle va pondre ses œufs. Elle est responsable de morsures sur les jeunes plants. Mais ce sont surtout ses larves, en se développant dans les pétioles et les tiges, qui sont les plus nuisibles pour la culture.
Les attaques d'adulte
C’est lorsque les colzas sont jeunes que les attaques d’altises adultes sont les plus dangereuses.
A noter : le stade de sensibilité va de la levée jusqu’à 4 feuilles du colza, puis, du stade 6 feuilles jusqu’à la reprise de végétation.
Les insectes se nourrissent des cotylédons, des jeunes feuilles et des tiges. Dans les cas les plus sévères, les vols d’altises peuvent conduire à retourner la parcelle. Malgré tout, dès que les colzas ont atteint le stade 4 feuilles, ils sont suffisamment robustes pour supporter les morsures.
Quinze à dix jours après l’arrivée des adultes sur la culture, les femelles pondent sur le sol et les larves pénètrent dans la plante.
Les dégâts de larves
Les larves creusent des galeries à l’intérieur des tiges et des pétioles. Elles hivernent dans les plants et perturbent les flux de sève. A la montaison, les colzas attaqués sont buissonnants et montrent un fort retard de croissance. Ce qui se traduit par des pertes de rendement.en faisant baisser le poids de mille grains.
Méthodes de lutte
Moyens agronomiques pour faire baisser la pression :
Comme pour la lutte contre le charançon du bourgeon terminal ou contre les pucerons, la première étape consiste à choisir une stratégie qui permette aux plantes d’atteindre le stade 4 feuilles avant les attaques d’adultes.
Pour cela, il existe plusieurs options :
- Privilégier les variétés avec une bonne vigueur au démarrage, ce qui est souvent le cas des hybrides.
- Semer tôt (si possible) pour que la culture profite des sommes de température de la fin de l’été.
- Limiter les faims d’azote en assurant une fertilisation au démarrage (se reporter à la législation en vigueur).
Des techniques de couverts à base de légumineuses (en particulier la féverole) permettent aussi de fournir de l’azote au début du cycle du colza. - Dans les sols filtrants, qui expriment parfois des phytotoxicités d’herbicides en pré-levée, un fractionnement de l’herbicide permet aux colzas de garder leur vigueur.
La lutte chimique :
Ensuite, les moyens de lutte sont essentiellement chimiques. Cependant, les applications d’insecticide contre les altises se raisonnent. Les seuils de traitement définissent la pression d’altise qui justifie l’application d’un insecticide.
Sur altises adultes :
- Traiter si les colzas ne sont pas au stade 4 feuilles ET si 8 pieds sur 10 présentent des morsures (seuil à rabaisser à 3 morsures pour les semis tardifs).
- Privilégier les traitements en soirée, les altises adultes étant plus actives en début de nuit.
- Compte-tenu du développement de résistances aux pyréthrinoïdes, choisir des insecticides avec des modes d’actions différents, comme du phosmet.
Ces applications auront également un effet sur les attaques précoces de pucerons, mais pas sur les charançons.
Contre les larves d'altises :
- La partie la plus complexe consiste à compter la présence de larves d’altises. Un comptage par dissection des pétioles permet une mesure rapide, mais les larves sont petites et parfois difficiles à voir. north_east La méthode Berlèse est plus précise, mais donne une réponse en 10 à 15 jours.
- Traiter si 2 à 3 larves sont présentes par plante. Il est nécessaire de traiter si sur un échantillon de 20 pieds 14 portent des larves. Attendre 1 à 2 jours avant de traiter afin de toucher un maximum de larves.
- Attention, si une application d’insecticide a été réalisée contre le charançon du bourgeon terminal, elle aura un effet sur les altises. Dans ce cas, compter les larves d’altises 3 semaines après l’application. Maintenir la surveillance jusqu’à la reprise de végétation, des ré-infestations sont possibles.
- D’une manière générale, les pyréthrinoïdes doivent être associés à une autre famille chimique pour maintenir leur efficacité. Dans les zones où la résistance est la plus forte, il est inutile d’appliquer cette famille.
Les couverts de légumineuses associés à la culture de colza semblent limiter les dégâts. Il est pertinent de recourir à cette technique dans les zones où les attaques sont fréquentes