Le puceron vecteur de la jaunisse nanisante des céréales
Ce puceron, R. padi, est avant tout le principal agent vecteur de plusieurs maladies à virus des céréales et notamment la jaunisse nanisante qu’il transmet lors des piqûres de nutrition.
Description du puceron
L’adulte ailé et aptère mesure de 1,5 à 2,3 mm, de forme globuleuse, de couleur vert foncé avec à l’extrémité postérieure une zone brun rougeâtre. Les cornicules sont courtes, sombres et renflées, rétrécies à l’extrémité, avec des taches rougeâtres autour de leur insertion.
Biologie du ravageur
L’hôte primaire sur lequel la conservation hivernale a lieu sous forme d’oeufs appartient au genre Prunus (merisier à grappe), R. padi est également capable de persister sous forme parthénogénétique pendant les hivers doux sur céréales à paille.
Au printemps, les oeufs produisent des générations de femelles aptères puis des fondatrigènes ailées qui migrent pour coloniser les céréales à paille ou le maïs, se localisant d’abord entre la tige et la gaine des feuilles, puis sur la panicule, les feuilles du sommet et les épis. En fin de cycle végétatif du maïs, R. padi retourne sur les semis de céréales d’hiver auquel il peut transmettre certaines maladies virales.
A l’automne, des mâles ailés apparaissent sur les céréales et retournent sur l’hôte primaire.
Plantes hôtes :
- Hôte primaire : le merisier à grappes (Prunus padus).
- Hôtes secondaires : les graminées et notamment le maïs, l’orge, l’avoine et le blé.
Dégâts dus au ravageur
R. padi pullule surtout à l’automne, de septembre à novembre.
Il est avant tout le principal agent vecteur de plusieurs maladies à virus des céréales et notamment la jaunisse nanisante qu’il transmet lors des piqûres de nutrition. Ce virus provoque des symptômes visibles seulement à partir de la reprise de végétation, sous forme de foyers : une décoloration des dernières feuilles (jaunissement pour l’orge, rougissement pour le blé et l’avoine), ainsi qu’une diminution du volume de végétation voire une perte de pieds, une mauvaise nutrition des épis et la chute du rendement et de la qualité.
Les pertes peuvent atteindre 5 à 10 q/ha en blé et jusqu’à 30 q/ha en orge.
Sur céréales de printemps, sous l’effet des piqûres de nutrition, les feuilles de graminées s’enroulent en spirale.
Seuil d’intervention et lutte chimique
Les dégâts à craindre sont principalement liés à la transmission du virus de la jaunisse nanisante aux céréales à paille. Cette transmission est possible pendant les stades sensibles de la céréale, depuis le semis à l’automne jusqu’au stade épi 1 cm. Le risque d’inoculation dépend de l’importance de la population et de la durée de présence des pucerons. Il est conseillé d’apporter un traitement insecticide si 10% des plantes portent au moins 1 puceron. En dessous de ce seuil d’intervention, intervenir également si les pucerons sont encore observés au bout de 10 jours, quel que soit leur nombre.