Construire son programme fongicide blé
Un programme fongicide se bâtit autour de la protection des dernières feuilles du blé, garantes du rendement et de la qualité de la récolte. Selon le risque maladies, le programme comptera de 1 à 3 traitements.
Le raisonnement du programme
Pour bâtir un programme fongicide adapté, il faut tenir compte de plusieurs facteurs :
- La situation géographique : la fréquence et l’intensité des maladies varie fortement selon les régions.
- L’historique et le type de la parcelle à traiter : les précédents culturaux et la situation de la parcelle dans l’exploitation ont un impact sur le risque maladies.
D'autre part, le programme doit être ajusté en cours de campagne en fonction des conditions climatiques de l’année. On interviendra sur le nombre d’applications et on adaptera la dose à la pression maladies.
Les différents types de programmes
Selon les situations, on décidera de réaliser un traitement unique ou plusieurs traitements complémentaires.
- Si la pression parasitaire est faible
Un traitement unique suffit généralement, à condition qu’il cible les principales maladies foliaires : la septoriose et la rouille brune. - Dans les autres cas
On effectuera 2, voire 3 traitements :
- L’objectif du traitement T1 est de lutter contre le piétin-verse, l’oïdium, la rouille jaune et de réaliser une première protection contre la septoriose.
- Le traitement T2 est centré sur la septoriose et les rouilles.
- Un troisième traitement T3 peut être envisagé pour lutter contre la fusariose en vue de préserver la qualité sanitaire de la récolte (mycotoxines).
Le traitement T2, cœur de la protection fongicide
- Pas d’épi sans feuilles saines
Les feuilles sont le centre de la production d’énergie de la plante. C’est là que s’effectue la photosynthèse nécessaire à la croissance de la plante et au rendement des céréales. C’est pourquoi, la protection des feuilles doit constituer le cœur du programme fongicide. - Dernière feuille étalée : le stade clé de la protection des feuilles
85% du rendement final est réalisé par les deux dernières feuilles et par l’épi. On comprend donc aisément l’intérêt de les protéger. C’est pourquoi il est recommandé d’intervenir au stade dernière feuille étalée (DFE) pour obtenir la meilleure protection contre la septoriose et les autres maladies foliaires du blé.
Le positionnement des traitements
Le positionnement du premier traitement s’effectue en fonction du risque maladies. Le T1 est d’autant plus précoce que le risque est élevé.
C’est le cas dans les conditions suivantes :
- Climat doux et humide
- Variété sensible à la maladie
- Semis précoce
Pour savoir à quel moment appliquer le traitement fongicide pour qu’il soit le plus efficace possible, on s’appuiera sur différents moyens :
- Observations de terrain lors de tours de plaine
- Les relévés maladies compilées dans l’Observatoire Rouille Jaune de BASF : c'est ici
- Les Bulletins de Santé du Végétal : north_east pour consulter les derniers BSV de votre région c'est ici
- Avertissements techniques : conseillers des coopératives, instituts techniques… (pour plus d'infos consultez le site d' north_east Arvalis )
- Seuils d’intervention météo et prévisions des risques (retrouvez la météo agricole BASF)
- Outils d’Aide à la Décision (xarvio® FIELD MANAGER de BASF : des conseils personnalisés pour optimiser la protection fongicide du blé)
Une maladie est d’autant mieux contrôlée que le fongicide est positionné précocement dans son cycle de développement.
Comment définir la juste dose ?
La pratique du sous-dosage des produits fongicides est assez répandue. Elle n’est pourtant pas sans effet sur la durée d’action, la curativité, le contrôle des maladies foliaires ou la gestion des modes d’action. En outre, elle ne garantit pas le meilleur rendement économique, comme le prouvent les essais d’Arvalis Institut du végétal.
3 principes pour une bonne gestion des modes d'action
- 1. Préserver la diversité des modes d’action (SDHI, triazoles, strobilurine...)
- 2. Utiliser les molécules les plus efficaces à chaque passage
- 3. Associer et alterner les partenaires dans le programme (SDHI, prochloraze, triazoles, chlorothalonil, strobilurines...).