Bien raisonner ses semis de blé
Les décisions liées à l’implantation des blés ont une incidence non négligeable sur le rendement et l’itinéraire technique. Choix du bouquet variétal, date et densité de semis : comment faire les bons compromis ?
Il est possible de jouer sur la date et la densité de semis du blé pour limiter l’impact des accidents climatiques mais également pour améliorer l’efficacité de la lutte contre les adventices, les ravageurs et les maladies.
Semis de blé et risque climatique
L’un des premiers enjeux du semis de blé est d’esquiver les accidents climatiques. Comment ? En faisant en sorte que les blés présentent leurs stades phénologiques les plus sensibles au moment où les risques sont les plus faibles. Concrètement, cela signifie positionner la levée avant les fortes gelées et les excès d’eau, la montaison après les dernières gelées et le remplissage des grains avant qu’il ne fasse trop chaud ou trop sec.
Pour cela, le choix du couple « variété-date de semis » est déterminant. Il est le résultat d’un compromis qui n’est pas toujours facile à trouver, les leviers gel et stress hydrique étant antagonistes. Toutefois, si l’on souhaite avant tout sécuriser le rendement, Arvalis-Institut du végétal a montré l’intérêt de recourir à des semis tardifs et des variétés tardives.
Quant à la densité de semis de blé, elle joue assez peu par rapport au risque climatique. En effet, anticiper ou retarder d’un mois la date de semis recommandée joue en moyenne sur 10% du rendement, alors que l’impact de la densité de semis sur le rendement est généralement inférieur à 5%. En revanche, on pourra augmenter la densité de semis pour compenser les pertes liées à la levée, au manque de tallage ou au désherbage mécanique.
Semis de blé et adventices
Modifier la date de semis de blé permet aussi de mieux gérer les adventices de la parcelle. Semer plus tard assure ainsi la levée d’une partie des graines d’adventices afin de les détruire avant le semis. Cette technique est encore plus efficace si elle est couplée à un ou plusieurs faux-semis. Elle fonctionne bien avec des graminées d’automne comme les bromes, les ray-grass ou les vulpins. Un décalage de date de semis important (plus d’un mois) permet d’éradiquer jusqu’à 90% de ces adventices. Il est recommandé dans des parcelles très infestées.
Semis de blé et ravageurs
On peut jouer également sur la date de semis de blé pour limiter le risque d’exposition des jeunes plantules aux ravageurs. Ainsi, contre les limaces, on aura intérêt à semer tôt pour obtenir une levée et un tallage rapides, stades où la culture est la plus sensible. Mais ce faisant, on l’exposera davantage au risque pucerons et cicadelles. On peut au contraire opter pour un semis de blé tardif en misant sur le fait que les conditions climatiques d’automne sont moins favorables à ces insectes… mais cela n’est pas toujours vrai. On le voit, la meilleure date de semis est le fruit d’un compromis qui doit tenir compte des caractéristiques de la parcelle et de son exposition au risque ravageurs.
Semis de blé et maladies
Enfin, il est possible de réduire la pression des maladies (piétin verse, septoriose et rouille brune) en retardant la date de semis de blé. Cela permet d’une part de limiter l’accumulation d’inoculum avant l’hiver et d’autre part de favoriser l’apparition de nouvelles feuilles à la montaison. Néanmoins, ce levier est nettement moins efficace que la résistance variétale.
Jouer sur les dates de semis de blé
On peut jouer sur la date de semis pour améliorer l’efficacité de la lutte contre les adventices, les ravageurs et, dans une moindre mesure, les maladies.
Bien choisir ses dates et densités de semis de blé avec Arvalis-Institut du végétal