Le biocontrôle : un marché en progression

Les solutions de biocontrôle, qui permettent de réguler naturellement les agresseurs des cultures, présentent de nombreux avantages. En France, ce marché est d'ailleurs en forte progression. L’association française des entreprises de produits de biocontrôle, IBMA, vise 30 % de part de marché à horizon 2030.

Qu’est-ce que le biocontrôle ?

Le biocontrôle se définit comme un ensemble de méthodes de protection des cultures faisant appel à des organismes vivants ou à des substances naturelles.
Le principe est d’utiliser les interactions qui existent entre les espèces dans le milieu naturel pour réguler les populations d’agresseurs des cultures.
Le biocontrôle s’inscrit dans un mouvement général cherchant à limiter les intrants (engrais, produits phytos, etc.) et à diversifier les solutions de protection des plantes.

La définition officielle des produits de biocontrôle est la suivante (art. L.253-6 du code rural) : les produits de biocontrôle sont des produits et agents utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures.
Ils comprennent en particulier :

  • Les macro-organismes (insectes, acariens, nématodes)
  • Les produits phytopharmaceutiques :
    - des micro-organismes
    - des médiateurs chimiques, phéromones et kairomones
    - des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale

On distingue généralement 4 catégories de produits de biocontrôle :

  • Les micro-organismes :
    Ce sont des champignons, bactéries et virus utilisés pour protéger les cultures contre les ravageurs et les maladies ou encore pour stimuler la vitalité des plantes.
  • Les macro-organismes :
    Ce sont des invertébrés, insectes, acariens ou nématodes auxiliaires utilisés de façon raisonnée pour protéger les cultures contre les attaques des bioagresseurs.
  • Les médiateurs chimiques :
    Il s’agit en particulier des phéromones qui permettent le suivi des vols d’insectes ravageurs et le contrôle des populations par le piégeage et la méthode de confusion sexuelle.
  • Les substances naturelles :
    D’origine végétale, animale ou minérale (le soufre ou le cuivre, par exemple), elles permettent de lutter efficacement contre les agresseurs des cultures.

Quels bénéfices à utiliser des solutions de biocontrôle ?

Utilisées en complément des solutions de protection des cultures conventionnelles, les techniques de biocontrôle présentent de nombreux atouts :

  • elles répondent aux attentes des consommateurs et à la réglementation en matière de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires,
  • elles permettent d’étendre la période de protection des cultures,
  • elles facilitent les chantiers en réduisant les délais avant récolte et retour à la parcelle,
  • elles participent à une gestion durable des modes d’action et à la lutte contre l’apparition de résistances.

Le marché du biocontrôle

Le marché des solutions de biocontrôle progresse fortement en France, en grandes cultures comme en cultures spécialisées.

Le biocontrôle a représenté, en 2019, 11 % du marché de la protection des plantes, selon IBMA France, l’association française des entreprises de produits de biocontrôle. Le chiffre d’affaires de ces produits s’établit à 217 M€, soit une hausse de 8,5 % par rapport à 2018. IBMA vise 30 % du marché en 2030.

Les substances naturelles dominent les ventes avec 65 % de parts de marché, devant les médiateurs chimiques (16 %), les macro-organismes (10 %) et les micro-organismes (9 %). Les insecticides (41%) et les fongicides (37 %) cumulent près de trois-quarts des ventes.

En savoir plus sur l'IBMA France

De nombreux défis à relever

Bien qu’en progression, le marché du biocontrôle a encore de nombreux défis à relever :

  • Intégrer les réalités technico-économiques des agriculteurs dans la mise en œuvre des mesures règlementaires favorisant le biocontrôle ;
  • Sécuriser les niveaux d’efficacité de certaines solutions, en les associant par exemple à d’autres produits ou d’autres stratégies ;
  • Adapter les conseils agronomiques et former à l’utilisation de ces solutions ;
  • Développer des solutions pertinentes en grandes cultures.
  • Fédérer l’ensemble des parties prenantes autour des produits de biocontrôle dans le cadre du Contrat de solutions. En 2021, 25 % des 86 fiches relève du biocontrôle.
  • Accompagner le Gouvernement français dans la définition européenne du biocontrôle, en s’inspirant du cadre français.

Pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire d’investir du temps, des moyens… et de la rigueur scientifique !

Des solutions évaluées comme les autres

Les produits de biocontrôle doivent être sûrs pour la santé humaine et pour l’environnement. C’est pourquoi ils sont évalués de manière aussi rigoureuse que les produits issus de la chimie de synthèse.

  • Les micro-organismes, les médiateurs chimiques et les substances naturelles doivent bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché́, suivant le règlement CE n°1107/2009.
  • Les macro-organismes doivent figurer sur une liste positive pour être utilisés en agriculture en tant qu’agents de biocontrôle (afin d’éviter le développement d’espèces invasives).

Ne pas confondre produit de biocontrôle et biostimulant

On appelle « biostimulant » un produit contenant des substances et/ou des micro-organismes qui stimulent les processus naturels favorisant :

  • l’absorption ou l’utilisation de nutriments ;
  • la tolérance aux stress abiotiques (thermiques, hydriques, oxydatifs, etc.) ;
  • la qualité ou le rendement de la culture (indépendamment de la présence de nutriments).

Les biostimulants relèvent du domaine de la nutrition et non de la protection des plantes. Ils dépendent de la réglementation des MFSC (Matières fertilisantes et supports de culture).

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L’utilisation des produits phytosanitaires est fortement encadrée et elle doit suivre les bonnes pratiques agricoles : préservation de l'environnement et de la biodiversité.

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