Pourquoi les abeilles ne vont pas bien ?
Depuis plus de vingt ans, les colonies d’abeilles se portent mal dans la plupart des pays d’Europe. Les causes de cet affaiblissement des colonies sont nombreuses. Les pathologies, notamment celles provoquées par le varroa, acarien parasite de l’abeille, figurent parmi les premiers responsables.
Un phénomène inquiétant
Observés depuis le milieu des années 1990, l’affaiblissement et la surmortalité des populations d’abeilles touchent à des degrés divers tous les pays d’Europe. C’est un phénomène inquiétant car cet insecte joue un rôle crucial dans la pollinisation des cultures agricoles et, plus largement, dans la reproduction de la majorité des plantes à fleurs sauvages. La santé des abeilles est donc un facteur critique non seulement pour les apiculteurs européens, mais aussi pour les agriculteurs et, indirectement, pour tous ceux qui dépendent de la production alimentaire.
Des causes multifactorielles
Le problème de la surmortalité des abeilles est dû à de nombreux facteurs. Contrairement à ce qu’on entend souvent, l’empoisonnement par les pesticides n’est pas – et de loin – la première cause de ce phénomène, comme l’a montré une enquête des services sanitaires du ministère de l’Agriculture réalisée en 2015 (ci-contre).
On peut classer les causes de mortalité des abeilles en quatre catégories, par ordre décroissant d’importance :
- Pathologies : principalement, celles provoquées par le varroa, acarien parasite de l'abeille adulte ainsi que des larves et des nymphes.
- Facteurs environnementaux : baisse de qualité de l’alimentation des abeilles (fragmentation des habitats, climat...).
- Pratiques apicoles : milieu de vie des colonies, nourrissement, gestion des reines, races... ·
- Mauvais usage de produits : aussi bien phytosanitaires utilisés en agriculture que vétérinaires utilisés par les apiculteurs.
north_east Bilan des synthèses des déclarations de mortalités 2015 (Draaf Bourgogne-Franche-Comté)
« La météo est un problème en période de printemps, l’arrivée du frelon asiatique à l’été, le varroa, les traitements phytosanitaires. Nous pensons que c’est multifactoriel, que ce n’est pas simplement l’effet d’un produit ou d’un traitement. Il s’agit d’une synthèse de tous ces éléments. » Antoine Bouillet, Syndicat apicole de la Mayenne.
Pas de fatalité
Toutefois, le déclin des colonies d’abeilles n’est pas inéluctable. Il peut être enrayé en jouant sur plusieurs facteurs à la fois.
- En luttant activement contre le varroa
- En améliorant la qualité de l’alimentation des abeilles tout au long de l’année
- En veillant à un bon usage des produits phytosanitaires
Dans tous les cas, des échanges constructifs entre agriculteurs et apiculteurs sur le terrain sont nécessaires.
Le varroa est l’une des plus importantes problématiques auxquels les apiculteurs marnais sont confrontés. Depuis une dizaines d’années, une lutte coordonnée a permis d’obtenir un résultat de pertes annuelles de ruches compris entre 10 % et 15 % dans cette région de grandes cultures, soit la moitié de ce qui est observé au niveau national.